Lors de mes entretiens, je parle régulièrement de ce qu’on appelle ama, qui désigne les toxines présentes dans le corps et qui peuevent être à l’origine de nombreux désequilibres. Mais c’est quelque chose qui reste assez abstrait malgré tout pour les gens.
Alors aujourd’hui, j’ai décidé d’éclairer un peu plus votre lanterne à ce sujet.
Ces toxines correspondent aux aliments que l’on ingère lorsqu’on mange et qui ne sont pas digérés ou mal digérés.
En effet, le rôle de la digestion est de transfromer les aliments en nutriments qui vont permettre de nourrir les différents tissus du corps, les substances inutiles ou indigestes seront éliminées par les voies naturelles.
Dans le terme ama, on retrouve la racine sanskrit am qui signifie « faire du mal » ou « affaiblir ». On imagine ainsi aisément les conséquences que peuvent avoir ces toxines sur notre santé et notre corps si elles ne sont pas évacuées correctement.
C’est donc au moment de la digestion que tout se joue…et c’est là que l’élément principal de la bonne santé selon l’ayurveda entre en jeux : agni, le feu digestif.
Si nous bénéficions d’un feu digestif fort, ce qui est le cas par exemple des personnes de constitution pitta dominant, alors les toxines produites seront immédiatement brûlées puis éliminées par les voies naturelles. Donc dans ce cas, tout va bien.
Mais que se passe-t-il si nous avons un feu digestif trop faible ou irrégulier ?
Le feu digestif n’aura pas la capacité de réduire suffisamment les toxines, celles-ci ne seront donc ni assimilées par l’organisme, ni éliminées, ce qui signifie qu’elles vont stagner dans le système digestif, s’accumuler au fil des jours et des repas, fermenter et vont finir par obstruer les canaux qui alimentent les tissus du corps et les polluer. Ce sont les prémices des maladies.
Qu’est-ce qui crée ama ?
– un feu digestif faible
– une alimentation de mauvaise qualité (plats tout prêts, conserves, surgelés…)
– manger en excès ou sans attendre d’avoir fini de digérer le repas précédent
– manger à des horaires inadaptés
– manger trop vite, trop lourd
– manger trop froid
– faire des mauvaises associations d’aliments
On vient de parler de l’ama d’un point de vue alimentaire, mais nous produisons également de l’ama d’une autre façon : notre mental.
Et oui, aujourd’hui on le sait, les émotions peuvent engendrer des troubles corporels, blocages, douleurs et même des maladies. Aussi, toutes ces émotions négatives que l’on peut ressentir, ressasser, colère, peine, jalousie, anxiété, peur…couplées à un environnement toujours plus stressant, où l’on est constamment sous pression, hyperactif, les yeux rivés sur la montre de peur de ne pas réussir à gérer un quotidien surchargé.
On en arrive à négliger notre bien-être et notre santé par une hygiène de vie inappropriée.
Et tout ça, toutes ces émotions, ces situations, ces évènements non acceptés, non digérés par le mental créent également des toxines et dans des quantités équivalentes à une nourriture indigeste.
Ainsi, c’est un encrassement lent et sournois dont on ne prend conscience qu’à un stade avancé car nous avons pris l’habitude de compenser, d’une façon ou d’une autre, les petits maux du corps et de l’esprit, par manque de temps, d’envie, en se disant « c’est rien, ça va passer ».
En ayurveda, ama est donc la première manifestation de la maladie dans le corps et va fortement impacter ojas, qui constitue notre énergie vitale, notre capital immunité (ce sera l’objet d’un prochain article;-)).
D’où l’importance de chouchouter notre corps et notre esprit, d’équilibrer notre hygiène de vie et notre alimentation en fonction de notre constitution, pour préserver notre capital santé !